"Le temps sera porté par un beau mouvement dramatique et celui-ci ne laissera pas de place à la monotonie"
Alexandre Vialatte

Les vaches

Le volcan cantalien

Présentation de notre héros : le puy Griou (1690 mètres, je préfère 1694 mètres car il faut être plus fort pour l'escalader !).



Le volcan cantalien, contrairement à une idée très répandue il n'y a pas plusieurs volcans ! Il n'y en a qu'un seul : le volcan cantalien. Un grand ensemble apparenté au stratovolcan. On y reviendra car l'histoire de ce volcan est un peu compliquée.






La panorama fait apparaître deux protusions : le puy Griou (1690 ou 1694 mètres selon les références), le Griounou (1545 mètres) implanté à l'ouest de son «grand frère». L'ensemble est né il y a environ 6 500 000 années en trois phases.
La constitution d'un cratère de type «maar» permettant la libération d'un magmas visqueux à une température relativement modérée (900 °C). La période de dégazage est lente et laisse à l'abandon des dépôts de matières sublimées. L'éruption se poursuit par la constitution d'un cône d'éboulis de phonolite, une lave sonore. Les périodes de glaciation du quaternaire, sous les actions renouvelées de phases de gel-dégel, permettent la délitescence des blocs d'éboulis en pierres plates : les lauzes, pour constituer en final un manchon d'éboulis s'appuyant sur les fissures séparatives des prismes de refroidissement et d'écoulement de la lave.



Le puy Griou et son «bébé», le Griounou, ne sont que des cheminées éruptives parmi d'autres comme le plomb du Cantal (1885 mètres) ou le puy Mary (1785 mètres).

Mais revenons au puy Griou qui se présente sous l'aspect d'un cône de phonolite presque parfait, un «sein» qui s'élève dans le paysage, majestueux, sensuel, élégant. Ce puy a quelque chose de «féminin». Il est séduisant mais exige d'être apprivoisé, séduit à son tour au risque, dans le cas contraire, de réserver quelques surprises !

Le puy Griou n'est pas une montagne comme les autres. C'est une partie du grand ensemble "volcan cantalien". Il fait semblant de tromper son monde.... Si on vient du Nord par le tunnel du Lioran, on ne l'aperçoit qu'au dernier moment et encore en abandonnant le regard posé sur la crète Est de la vallée de la Cère et en tordant quelque peu le cou pour ajuster l'axe de vision sur la crète occidentale. Le puy Griou est là. Une des meilleures perspectives est celle qu'offre l'arrivée par le Sud. Je parle pour l'automobiliste qui ne fait que transiter, pour le touriste qui ne fait que passer. Il pourra dire : "j'ai vu une drôle de montagne à hauteur de Saint Jacques des Blats".
C'est là qu'il faut prendre la décision de revenir à une période plus propice. Car le puy Griou sait esquiver les regards des gens pressés. Il se protège, mais il ne se dérobe pas. Il est bien posé, majestueux. Il n'est fréquenté que par la faune sauvage. Les troupeaux de vaches, de moutons se tiennent éloignés de ses pentes, ou ne font qu'y passer. Lécher les blocs de phonolite, quel intérêt ? C'est pour cette raison d'ailleurs qu'on peut se désaltérer aux quelques sources rencontrées. Car elles restent pures ou indemnes de "pollution".