Je vais vous parler du dahu car l'étude des moeurs de cet animal me tient à coeur. Le dahu est un animal si singulier qu'il fait "dahus" au pluriel. Selon la définition du Petit Robert (édition tchèque) il s'agit d'un animal imaginaire. Comme quoi le dictionnaire "Petit Robert" mérite bien son titre "Petit Robert". Il ne se grandit pas avec les bonnes informations. Le sort réservé à cet animal si mythique dans la mémoire collective de nos contemporains est indécent.
J'ai eu un échange avec un de mes amis sur la transformation de la viande de dahu car j'avais entendu dire que la Bretagne était une région qui transformait encore cette viande qui traitée en charcuterie devait sécher sous climat océanique. Ce qui était parfaitement le cas de cette région.
Je propose de faire une communication à l'université d'Ostrava sur ce sujet.
Mon cher Yves
J'ai eu un échange avec un de mes amis sur la transformation de la viande de dahu car j'avais entendu dire que la Bretagne était une région qui transformait encore cette viande qui traitée en charcuterie devait sécher sous climat océanique. Ce qui était parfaitement le cas de cette région.
Je propose de faire une communication à l'université d'Ostrava sur ce sujet.
Mon cher Yves
Bonsoir, toi qui es breton, j’ai expliqué à la fille de mes amis tchèques que le dahu était chassé dans les volcans d’auvergne à l’automne, sa chair était transformée en saucisson, lequel était affiné en Bretagne chez des charcutiers spécialisés, car c’était une charcuterie de gibier qui devait murir en météo marine. Etc … ses amies qui sont en stage en Bretagne devraient en trouver chez tous les bons charcutiers. Pourrais-tu pondre un article de quinze lignes pour confirmer mes dires. Ses amies n’ont pas aimé les huîtres… bon faire avaler du poisson à un Tchèque c’est quelque chose à part la carpe. Il ne s’agit pas de se moquer bien entendu … car eux ce sont des spécialistes des bonnes plaisanteries sans queue (de poisson) ni tête.
Amitié
Mon cher Jean-Michel,
J'ai pris bonne note de ton message au sujet du Dahu.
Je confirme tes dires en ce sens que lorsque j'étais Lieutenant au 92 ème régiment d'infanterie à Clermont -Ferrand, il était de tradition d'emmener nos jeunes recrues,au crépuscule , dans le cadre d'un entraînement au combat de nuit , au pied du Puy de Dôme voire du Puy de Pariou afin de tenter de capturer cet animal extraordinaire qui à l'époque , n'étant pas protégé,tendait à se faire de plus en plus rare.
Je pense que tu te souviens de la caractéristique unique de cet animal qui, en fonction de son sens de rotation autour des Puys, avait soit les pattes de droites soit les pattes de gauches plus courtes que les autres...d'où la difficulté de le capturer car, Dieu sait qu'il allait vite le bougre ...sans jamais déraper et pour cause !
Certains de mes soldats, originaires du Cantal, se montraient les plus habiles dans la chasse, la tentative de capture de cet animal. Je crois me souvenir qu'à deux ou trois reprises mes gars ont réussi à capturer un Dahu que nous avons sur place fait cuire à la broche ,un peu comme cela se fait pour le mouton ....Un délice....J'ai cependant été convoqué un jour par mon Colonel (Le Colonel Le Gall ...comme par hasard un Breton ) qui avait été mis au courant (par qui ? je ne sais ) et qui m'a donné l'ordre de cesser ces pratiques. J'ai bien longtemps après appris que ce Colonel était apparenté aux charcutiers bien connus de Quimper ...ceci explique sans doute cela !
Je confirme également que la Bretagne , en particulier le Finistère (à Quimper et à Pont-Labbé principalement ), était à l'époque spécialisée dans le traitement de la viande de Dahu pour en faire, en effet, ces délicieux saucissons qui rivalisaient avec la célèbre andouille de Guéméné (bien plus savoureuse que celle de Vire). Le choix de la Bretagne pour l'affinage venait (surtout à Pont Labbé ), tu as raison, du fait que la salinité de l'air marin assorti de l'iode provenant du goémon donnait au saucisson de Dahu une saveur que l'on n'a plus jamais retrouvée depuis.
A ma connaissance, je ne sais pas s'ils existent encore, ces charcutiers bretons car tu dois savoir comme moi que depuis environ 20 ans, le Dahu est espèce protégée...Cependant, d'après certains renseignements que j'ai réussi à obtenir , il semblerait que le Dahu soit élévé directement en Bretagne, dans la région de Pleumeur-Bodou, berceau de ma famille. A vérifier ! De toutes manières cela n'aura rien à voir avec l'excellence du Dahu en ses origines territoriales...
Pour finir, je crois avoir encore parmi les milliers de photographies qui me restent à classer, quelques clichés pris à l'issue de ces chasses lors de la dégustation du Dahu rôti sur feu de bois ....Si cela t'intéresse ...
Bien à toi
Yves LE COZ
La réponse de mon ami apporte des informations majeures sur le traitement de la viande de dahu. Ce qui confirme que l'édition tchèque du Petit Robert est totalement dépassée !
Mon cher Jean-Michel,
J'ai pris bonne note de ton message au sujet du Dahu.
Je confirme tes dires en ce sens que lorsque j'étais Lieutenant au 92 ème régiment d'infanterie à Clermont -Ferrand, il était de tradition d'emmener nos jeunes recrues,au crépuscule , dans le cadre d'un entraînement au combat de nuit , au pied du Puy de Dôme voire du Puy de Pariou afin de tenter de capturer cet animal extraordinaire qui à l'époque , n'étant pas protégé,tendait à se faire de plus en plus rare.
Je pense que tu te souviens de la caractéristique unique de cet animal qui, en fonction de son sens de rotation autour des Puys, avait soit les pattes de droites soit les pattes de gauches plus courtes que les autres...d'où la difficulté de le capturer car, Dieu sait qu'il allait vite le bougre ...sans jamais déraper et pour cause !
Certains de mes soldats, originaires du Cantal, se montraient les plus habiles dans la chasse, la tentative de capture de cet animal. Je crois me souvenir qu'à deux ou trois reprises mes gars ont réussi à capturer un Dahu que nous avons sur place fait cuire à la broche ,un peu comme cela se fait pour le mouton ....Un délice....J'ai cependant été convoqué un jour par mon Colonel (Le Colonel Le Gall ...comme par hasard un Breton ) qui avait été mis au courant (par qui ? je ne sais ) et qui m'a donné l'ordre de cesser ces pratiques. J'ai bien longtemps après appris que ce Colonel était apparenté aux charcutiers bien connus de Quimper ...ceci explique sans doute cela !
Je confirme également que la Bretagne , en particulier le Finistère (à Quimper et à Pont-Labbé principalement ), était à l'époque spécialisée dans le traitement de la viande de Dahu pour en faire, en effet, ces délicieux saucissons qui rivalisaient avec la célèbre andouille de Guéméné (bien plus savoureuse que celle de Vire). Le choix de la Bretagne pour l'affinage venait (surtout à Pont Labbé ), tu as raison, du fait que la salinité de l'air marin assorti de l'iode provenant du goémon donnait au saucisson de Dahu une saveur que l'on n'a plus jamais retrouvée depuis.
A ma connaissance, je ne sais pas s'ils existent encore, ces charcutiers bretons car tu dois savoir comme moi que depuis environ 20 ans, le Dahu est espèce protégée...Cependant, d'après certains renseignements que j'ai réussi à obtenir , il semblerait que le Dahu soit élévé directement en Bretagne, dans la région de Pleumeur-Bodou, berceau de ma famille. A vérifier ! De toutes manières cela n'aura rien à voir avec l'excellence du Dahu en ses origines territoriales...
Pour finir, je crois avoir encore parmi les milliers de photographies qui me restent à classer, quelques clichés pris à l'issue de ces chasses lors de la dégustation du Dahu rôti sur feu de bois ....Si cela t'intéresse ...
Bien à toi
Yves LE COZ
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