"Le temps sera porté par un beau mouvement dramatique et celui-ci ne laissera pas de place à la monotonie"
Alexandre Vialatte

Les vaches

mercredi 30 juin 2010

Valeurs et politique

Loin de moi l'idée d'emprunter la vieille rengaine qui consiste à déclamer "Les politiques.... tous pourris !". Car nous avons les hommes politiques (homme pris dans son sens générique, hommes et femmes...) que nous méritons. Si la classe politique (de l'extrême-droite à l'extrême-gauche) présente ce visage si peu convenable et parfois si peu fréquentable cela signifie que notre société souffre de troubles graves et qu'elle-même n'est pas toujours fréquentable. Il suffit de procéder à un tour d'horizon pour s'en convaincre : surperficialité, confusion des valeurs, promotion de la facilité et de la triche. On ne fait pas la promotion de la vie dans le long terme mais dans l'immédiateté.

J'hésitais à aborder le sujet "Woerth". Je vais choquer en disant le cas "Woerth"n'est pas le cas "Woerth". C'est un cas parmi d'autres. Ayant suivi les débats à l'Assemblée Nationale j'éprouvais une gêne profonde devant les attaques que subissait cet homme. Car il s'agissait d'attaques venaient de bancs de l'Assemblée où l'exemplarité ne règne pas toujours. La gauche est assez mal placée pour donner des leçons de maintien quand on se rappelle quelques épisodes des années passées. Dans certains cas la justice est passée. Tant mieux et quand elle n'a pas pu passer, je pense que c'est bien dommage. Pour faire bon poids la majorité actuelle n'est pas plus en capacité de donner des leçons. Je le rappelle : notre société a la représentation politique quelle mérite. Les attitudes et les comportements de cartains sont conformes au code des fausses valeurs en cours.

Eric Woerth qui est reconnu pour être un homme sérieux, posé, réfléchi a manqué dans cette occasion de jugement. Certains s'offusquent de la profession exercée par son épouse Florence. Et alors ? Cette femme est libre d'exercer le métier qu'elle veut. Ce qui choque c'est que le couple n'a pas entrevu le risque de conflit d'intérêts entre la profession de l'épouse et la clientèle dont elle avait la charge et les fonctions publiques de M. Woerth.

Ou bien le couple Woerth avait une parfaite connaissance de ce risque et est passé outre. Ce qui est grave ce n'est pas la malhonnêteté qu'on ne peut pas supposer a priori c'est que ces personnes prennent l'opinion pour une imbécile. Mais si tel est le cas ils n'en auront pas lancé la mode. Le couple Woerth appartient à cette catégorie de personnes, je le rappelle aussi bien placées à gauche ou à droite de l'échiquier politique qui ne se rendent plus compte de ce que sont les vraies valeurs, des valeurs élémentaires. Tenir son rang tout simplement. Mais cette expression est tellement simple, dépouillée qu'on n'en saisit pas la signification profonde. Il s'agit de la probité, du sens de l'honneur, du courage et l'éventail de ces valeurs que si vous les professez vous êtes catalogué au mieux comme un réactionnaire au pire comme un "facho". Je pense intimement qu'un homme comme Woerth (mais on pourrait le remplacer par un autre patronyme ...) n'est pas malhonnête mais il en arrive à un stade où le discernement lui échappe. Il y a la pression de la vie politique, la pression du management, du contexte social (j'aillais écrire sociétal ... pfff !). Il coiffe plusieurs fonctions : trésorier de l'UMP, ministre du travail au moment d'un grand rendez-vous, il est le mari de ... toutes fonctions qui le placent en vue, en cible j'allais dire. Car les détracteurs du ministre Woerth n'ont pas beaucoup d'arguments dans leur jeu pour s'opposer durablement à la réforme des retraites. Il leur faut donc s'attaquer aux points faibles du personnage et de son entourage. A titre personnel, il s'agit d'un billet, je n'ai donc pas à ménager telles ou telles opinions, je reproche à ce gouvernement de ne pas être digne des valeurs que la droite est censée, noblement, portée. Les règlements de compte internes ne sont pas d'un haut étage. Dernièrement Woerth faisait la leçon à Christine Boutin, à une autre occasion celle-ci se prenait les pieds dans le tapis. Un autre ministre ou secrétaire d'état faisait payer sa concommation de cigares par les fonds publics... les exemples ne manquent pas quand ce n'est pas le Président lui-même qui tombe dans la vulgarité en cédant aux provocations. Il ne s'agit pas de clouer au pilori ces hommes politiques car, malheureusement, de l'autre côté, il n'y a personne pour relever le niveau. Les exemples sont là pour rappeler que notre classe politique à l'image de notre société est tombée bien bas.

Le véritable drame c'est qu'il n'y a pas un homme ou une femme politique que l'on puisse qualifier d' "homme d'état". Et celui ou celle qui pourrait y prétendre se garde bien de se dévoiler ne voulant pas épuiser son énergie dans ce "pétrin".


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